F1 sprint, c’est quoi ?

Pour être hyper synthétique, c’est un nouveau format de compétition organisé pendant un « weekend » de Grand Prix. « Weekend » avec des guillemets puisque les voitures entrent en piste dès le vendredi, format « classique » ou « sprint ».

Pour la saison 2021 le F1 sprint, le sprint, les qualifications sprints (ou la course sprint pour certains, mais la FIA a dit « non non, on n’appelle pas ça course puisque ce n’est pas une course ». Mais c’est le même format que les courses sprints en F2 donc…) ne sont qu’en tests sur trois weekends : Silverstone, Monza (donc ce weekend !) et un dernier lieu à définir, le Canada était pressenti mais est annulé donc à voir.

Point commun n°1 : les allocations pneumatiques

Pirelli, manufacturier unique, met à disposition de chaque pilote un lot de pneus pour le weekend, avec une répartition bien précise, certains trains de pneus à remettre au manufacturier à la fin des séances etc… Bref, c’est relou.

Ce qui l’est moins en revanche, c’est de savoir que Pirelli amène 3 gommes de duretés différentes parmi un panel de 5, nommées C1, C2, C3, C4 et C5 du plus dur au plus tendre, selon le circuit utilisé.
Pour simplifier la compréhension il a été décidé d’appeler la plus tendre des 3 la soft (ou tendre), accompagnée d’un liseré rouge sur le flanc, la medium (ou moyenne) accompagnée d’un liseré jaune, et la plus dure des 3 la hard (ou dure) accompagnée d’un liseré blanc.

Plus c’est tendre plus ça grippe mais plus ça se dégrade. Et plus ça chauffe vite aussi, c’est pour ça qu’on voit parfois des écuries de pointe choisir les mediums en qualifications, ça leur permet d’attaquer sur l’intégralité du tour au lieu de devoir « ralentir » avec les softs.

On ajoute à ça 2 composés « pluie » : un inter (ou intermédiaire) à liseré vert, prévu pour quand c’est humide en gros, et un wet (ou full-wet, ou pluie) à liseré bleu, prévu pour quand c’est mouillé. Mais pas trop. Bref.

Oui c’est relou mais le règlement joue beaucoup avec ces différents composés, donc il est bien nécessaire de comprendre qu’il y’a 3 gommes pour sol sec chaque weekend, que chacune à un grip différent inversement proportionnel à sa durée de vie.

Point (presque) commun n°2 : le déroulé de la course

En effet la course du dimanche est sur certains aspects similaire en format classique et sprint.

La course est censée se disputer sur au moins 305km (sauf Monaco : au moins 260km), mais ne doit en aucun cas dépasser les 2h (hors interruptions de course, les drapeaux rouges donc).

Chaque pilote doit en effet s’arrêter au moins une fois aux stands, et chaque pilote doit avoir au moins un relais avec les gommes « obligatoires » (le plus souvent les jaunes, ou mediums).

Parfois des pilotes ressortent des stands avec une gomme en théorie moins adaptée qu’un adversaire direct, ainsi va l’allocation de pneus de chaque weekend et l’utilisation faite de ceux-ci mais là on s’embarque un brin trop loin.

Dans le cas de pneus pluie chaussés dès le départ (et peut-être les intermédiaires aussi, j’ai un gros doute là…) et à la condition qu’on ne bascule pas en conditions sèches, l’arrêt aux stands n’est plus obligatoire.

Point (presque) commun n°3 : le déroulé des qualifications

Je ne parlerai pas de pneus ici puisque c’est justement un point pas commun.

On a donc les Q1, Q2 et Q3.

Les 20 pilotes ont en tout premier lieu 18mn pour la Q1 pour claquer un chrono. A la fin de cette Q1 on obtient le classement de la 16° à la 20° place, puisque sont éliminés les 5 pilotes les plus lents (ou plutôt les moins rapides vu comme ça roule).

Vient ensuite la Q2, où les 15 pilotes restant ont 15mn pour établir leur meilleur temps et de la même manière sont éliminés et classés les 5 moins rapides, on a donc le classement de la 11° à la 15° place.

Et enfin la Q3, l’heure de lâcher tous les chevaux et surtout de lâcher la trajectoire la plus propre et efficace puisqu’à l’issue de ces 12mn on le classement des 10°.

Je parle volontairement de « classement » et pas de « place sur la grille » puisque différentes pénalités peuvent entrer en jeu (ce weekend on a par exemple Bottas qui claque le meilleur temps des qualifications mais partira des stands -après tout le monde- pour la course dimanche).

Les poins plus du tout communs

Planning

Format de weekend classique

On a donc les Essais Libres 1 (ou Practice 1) le vendredi matin, les Essais Libres 2 (ou Practice 2) le vendredi après-midi, les Essais Libres 3 (ou Practice 3) le samedi matin, les qualifications (scindées en Q1, Q2 et Q3, j’y reviens juste après) le samedi après-midi et la course le dimanche après-midi.

Format de weekend avec un sprint

Là ça change. EL1 (Essais Libres 1) le vendredi matin, Qualifications (Q1, Q2 et Q3) le vendredi après-midi, EL2 le samedi matin, Sprint (ou F1 sprint, ou Qualifications sprint) le samedi après-midi et course le dimanche après-midi.

L’utilité des qualifications, détails règlementaires sur les pneus

Format de weekend classique

Les qualifications établissent l’ordre de départ de la course (aux pénalités près). Le plus rapide en Q3 à officiellement (dans les statistiques) la Pôle Position.

Le choix de pneus est libre (dans la limite des allocations, donc quelques tendres et quelques mediums) pour la Q1, la Q2 et la Q3.
En revanche (attention c’est technique) ceux qui passent en Q3 (donc les 10 premiers sur la grille -hors pénalités mais t’as compris-) devront faire leur premier relais de course avec le train de pneus qui leur a servi à établir leur meilleur temps en Q2.
C’est pour ça que 1) on voit les meilleurs rouler en Q2 en mediums, histoire d’avoir un premier relais de course plus long et espérer ne faire qu’un seul arrêt aux stands et 2) on voit pendant la course, quand on nous montre depuis quand les pneus sont montés sur les voitures, des différences entre le nombre de tours en course et la durée indiquée. C’est pas clair hein… Admettons, on en est au 5° tour de la course, le tableau sur la gauche de l’écran nous indique « VER, S 8 tours » et en dessous « HAM, S 11 tours ». On est au 5° tour de la course, et pourtant les pneus tendres de Verstappen ont 8 tours dans les dents quand ceux d’Hamilton en ont 11.

Voilà.

Format de weekend avec un sprint

Là ça change. Beaucoup. C’est plus simple en plus. Et c’est l’un des aspects que j’aime le plus dans ces weekends sprint.

Les Q1, Q2 et Q3 se font en tendres. Point final. Pas de réutilisation des pneus et par conséquent : libre choix des gommes pour la course du dimanche !

Le classement n’établit par contre pas grand chose puisqu’il ne détermine « que » la grille de départ du Sprint. Et au jour où j’écris, l’auteur statistique de la Pôle Position est le vainqueur du Sprint, et pas des Qualifications…

Le gros changement : le Sprint (ou Qualifications sprint bref, t’as compris)

On a donc la grille de départ d’une « course » d’environ 30mn, 100km, à l’issue de laquelle on obtient l’auteur de la Pôle Position, des points pour les trois premiers (3 pour le premier, 2 pour le deuxième et 1 pour le troisième, pas de point pour le meilleur temps au tour) et surtout la grille de départ de la course.

Les pneus sont à choisir entre tendres et mediums, aucun arrêt aux stands n’est requis.

Vu l’efficacité de la stratégie en tendres à Silverstone il y’a fort à parier que le gros du troupeau partira en tendres aujourd’hui à Monza.

Voilà tout, j’espère que c’est maintenant plus clair pour toi ! On se revoit à 16h30 pour le départ du deuxième Sprint de l’histoire de la F1.